Ça fait une petite semaine qu’on en a entendu parler : l’OMS aurait ajouté le burn-out dans sa liste de pathologies. En réalité, la définition du burn-out a été modifiée à la lumière des recherches actuels. Il est aujourd’hui défini comme un phénomène lié au travail (je vous épargne le détail, vous le trouverez ici).
Depuis quelque temps, on remarque qu’il y a une prise conscience générale face au burn-out. Et j’ai décidé de vous en parler aussi. J’ai mis du temps à me décider de parler de mon vécu. J’ai pas vraiment fait un burn-out. J’en avais bien les symptômes (sentiment d’épuisement, sentiments négatifs liés à mon travail et efficacité réduite) mais j’ai réussi à stopper avant que je crame de l’intérieur. Parce que le burn-out, c’est ça. Comme l’explique très bien Effervescience, ce n’est pas une pile qui se vide. C’est une pile qui se remplit de stress et de cortisol, ce qui l’abîme et l’use. Et paf, elle finit par cramer.
Burn-out quoi.
Alors moi, j’ai essayé de changer avant de cramer. Du moins, je le crois. On sait bien que la personne concernée est celle qui le voit le moins. Je vis peut-être encore dans le déni. Ou simplement, j’étais si mal que je ne pouvais qu’être mieux. Comme on dit : touche le fond pour te donner de l’élan et remonter. J’étais vraiment mal. Physiquement et moralement. J’ai tout plaqué et j’ai changé de voie. Depuis tout va mieux. Alors petit conseil au passage : suivez cet article des 20 signes du burn-out is coming et demander de l’aide.
Je sais que c’est pas facile. On ne veut pas paraitre faible. Ni abandonner son travail. On ne veut pas lâcher. Et surtout, on ne voit pas comment ça pourrait aller mieux avec un arrêt : on aura une masse de travail en revenant. C’est là qu’on est dans le déni. On est déconnecté de la réalité et on n’arrive plus à être efficace. On croit qu’on bosse et on accumule des heures supp’ pour tout faire alors qu’on ne fait rien de bien. On n’arrive même plus à s’organiser ! Mais on force, on reste, on ne veut surtout pas lâcher.
Et ça finit par atteindre notre santé et notre vie privée. Perso, j’en étais arrivée au point où organiser une partie de pétanque de mon jardin avec deux copines me semblait insurmontable. C’est grave docteur ? Moi je crois que oui.
J’en avais donc bien les symptômes. Et j’avais d’autres manifestations cliniques. Sans vouloir être exhaustive : anxiété, agressivité, trouble du sommeil, baisse du moral, dévalorisation, repli sur soi, démotivation… mais la vraie question, c’était pourquoi? Pourquoi j’en étais arrivée là ? J’avais eu beaucoup de travail, c’est vrai. Beaucoup de tâches qui m’ont fait sortir de ma zone de confort aussi. Ça avait été stressant. Mais je crois que c’était plus profond que ça. Un jour on m’a dit que le burn-out ne venait pas du stress, mais de la non-reconnaissance.
Était-ce ça ? Ou le fait de ne pas être soutenue ? Ou le sentiment de ne jamais être à la hauteur ? Ou ces éléments me stressaient, ce qui m’a poussé vers le chemin glissant du burn-out ?
Je n’ai malheureusement pas la réponse. Mais je sais que je laisserai plus ce mal-être entré en moi et me ronger de l’intérieur.
Maladie ou syndrome ?
Dans le fond, que ça soit une maladie ou un syndrome, ce qu’il faut retenir c’est que le burn-out influe négativement l’état de santé. C’est le résultat d’un stress chronique au travail. Et c’est bien ce qui ne devrait pas arriver.
Les facteurs de stress peuvent être nombreux au travail. Mais le stress n’est malheureusement pas l’unique source de problème au travail. Il peut même être un boostant. Alors oui, il y a le burn-out, mais il y a pleins d’autres problèmes dans le monde professionnel: incertitude, environnements toxiques, collègues mobbants ou opportunistes, etc. Tous ces problèmes qu’on met sous burn-out. Et qui au sens de la définition de l’OMS ne sont pas des burn-outs. Pourtant, ils font du mal.
Et si on changeait maintenant ?
Mais ce n’est pas possible sérieusement. Le travail est ce qui nous prend le plus de temps dans notre vie. 71,42% de notre semaine, soit 5 jours sur 7. Et ce durant 8 heures, soit 33,33% de nos 24heures journalières. Pour seulement 5 semaines de vacances par année. Alors si c’est pour souffrir à quoi bon ?! Je ne parle pas forcément de décrocher l’emploi de rêve en un claquement de doigt, surtout que je me demande si vraiment il existe, mais juste d’avoir un emploi qui ne soit pas une souffrance.
Il est temps qu’on en tiennent compte, qu’on change cette vision du travail ! Il est temps qu’on arrête de chercher la productivité en pensant qu’on peut presser l’humain comme un citron. Il est temps qu’on arrête de faire du travail une obligation contraignante qu’on subit même si elle nous fait souffrir.
Pourquoi ne pas voir le travail comme un enrichissement quotidien, un lieu d’apprentissage et de partage ? Bien sûr, ça ne peut pas être tous les jours l’extase. Il y a des tâches qu’on aime moins. Des collègues avec qui on a moins d’atomes crochus. Et des réunions qui nous font carrément chier ! Mais si globalement, ça devenait un endroit positif, ça serait même sympa de travailler.
Créons des environnements professionnels motivants et reconnaissants et instaurons des ambiances positives. Des pots en fin de semaine, des cafés le lundi matin, des échanges et non pas uniquement des 8 heures 30 par jour derrière un écran à devoir donner toujours plus.
P.S. : lisez La Magie du J’en ai Rien à F****e de Sarah Knight
C’est un livre qui m’a fait beaucoup de bien 😉